Luc BOESCH

Luc BOESCH

Luc BOESCH est un jeune artiste d'origine alsacienne. 

"Né à Colmar en 1991, je vis aujourd’hui à cheval entre l’Alsace et Marseille pour raisons professionnelles. Mon double cursus d’Arts visuels et de Psychologie à l’Université de Strasbourg m’a valu l’obtention du titre de Psychiart – spécialiste en analyses psycho-artistiques. À l’issue de mon parcours universitaire, je pris mes fonctions au Centre thérapeutique de jour du Pôle 8/9 de Mulhouse, chargé avec mes collègues Mmes Romicet et Lemerowitz, de la codirection d’ateliers d’art-thérapie, activité formatrice complémentée par des consultations cliniciennes.

Suivant les conseils avisés du Pr. Lionel Aric, lequel avait naguère encadré mes recherches d’étudiant dans les disciplines précitées, je visitai l’exposition d’art psychopathologique « Obsession(s) » organisée en 2014 au CHS de Rouffach. J’y fis la découverte du cas L.B. et pris la décision de mettre un terme à mes exercices antérieurs, pour me consacrer exclusivement à l’étude du Syndrome SGG et assurer le suivi de mon unique mais multiple patient.

Pour ce faire, une partie de mon travail repose sur des temps d’observation via la consultation ou la conversation régulière et attentive, mais en quelque sorte aussi aléatoire, des différents personas de l’hôte – aucune communication directe avec ce dernier ne m’étant possible.

La majorité des enseignements à leur sujet provient cependant de l’examen symptomatologique des créations à ma disposition. Cette importante quantité de productions symptomatiques (manifestations observables de la pathologie et des troubles respectifs des alters) constitue un riche matériel d’analyse. De nombreuses informations potentielles sont disséminées dans les carnets, au recto comme au verso des divers dessins, peintures et écrits de l’artiste. Parmi ces sources :

  • S’apparentant à l’association libre, les monologues intérieurs textuels de Je-an et sa graphie renferment de précieux indices ;
  • L’usage de la couleur endosse parfois une fonction symbolique. Par exemple, le jaune exprime la joie, la spirale bleue-violacée témoigne d’un sentiment de perdition, tandis que le vert peut, à une nuance près, signifier la plénitude ou, a contrario, être le signal d’un appel à l’aide ;



Diagnostics – Bilans d’observations symptomatologiques.

Si le recoupement des données extraites de l’analyse symptomatologique sert à approfondir ma compréhension du Syndrome SGG, il est évidemment indispensable de confronter et d’étoffer ces enseignements pragmatiques à travers les savoirs issus de la littérature scientifique, renouvelée et enrichie chaque année par les experts du sujet.

Tout au long de mes recherches, l’approche nosologique formulée par les DSM-V et CIM-10constitue une base référentielle et un appui expédient pour établir des diagnostics précis. Ces derniers, via un système de fiches périodiques, sont propices à repérer et jalonner temporellement l’évolution de la pathologie.

Toutefois, la déontologie et l’esprit critique attendus inhérents à notre profession, m’inclinent à prêter une attention toute particulière aux écueils et incertitudes possiblement rencontrés lors d’une pareille investigation.

En premier lieu, il convient de concevoir les limites de tels systèmes de classification des pathologies mentales, en considérant leur immense variété, leur extraordinaire complexité et la singularité de chaque cas. Leur mise en doute est d’autant plus à propos étant donné que le fonctionnement si particulier du Syndrome SGG déroge, en bien des points, aux principes théoriques relatifs aux T.D.I.. Par ailleurs, il s’agit d’être vigilant face aux risques d’une pseudo-diagnosticité hâtive parfois constatée chez certains praticiens. Plusieurs hypothèses émisesau cours de mes explorations reposent sur des observations, analogies et déductions peut-être réductrices et imparfaites qu’il m’est, en l’état, impossible de vérifier – postulats admis tout en sachant pertinemment que l’évolution de la psychopathologie artistique et de mes recherches mènera à leur éventuelle infirmation. Enfin, il me faut impérativement veiller à conserver une entière objectivité et neutralité en dépit – et en raison – de mon implication dans cette étude et de ma proximité avec le patient.

Menée par de grands spécialistes, la quête du traumatisme dissociatif initial propre à la méthode psychanalytique, a fait ses preuves dans le traitement clinique de la plupart des personnalités multiples. Néanmoins, il m’importe de ne pas exclure les apports potentiels d’autres écoles et courants de pensée. La pluralité étant inhérente à mon objet d’étude, il m’apparaît évident que cette pathologie inédite gagne à être appréhendée selon une diversité d’approches.

Aussi, pour ce faire, ai-je répondu favorablement aux invitations de mes confrères, les Docteurs Liada, Luca et Slvg-Wlrs, à me prêter main forte ; les spécificités de leurs disciplines respectives (révélation subconsciente de la kinésibiomécanique, extraction du refoulé par induction hypnotique à hyperfocalisation dissociative, et l’écoute orientante) offrant des grilles de lecture et des outils à même de compléter à la fois mes examens et d’élargir mon champ d’action. Il est à noter que leur aide est d’autant plus précieuse que, sans parvenir à l’expliquer, il leur est possible à eux seuls d’entrer en communication avec la personnalité d’origine.

Naturellement, je reste ouvert à toute autre proposition susceptible de diversifier les points de vue et expertises et d’étendre de fait ma compréhension de l’énigmatique syndrome."


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